Partitions gratuites de Johann Froberger (1616-1667)

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Johann Jakob Froberger est un musicien, compositeur, organiste et claveciniste, allemand, il est né à Stuttgart le 18 mai 1616 et mort à Héricourt (près de Montbéliard) le 7 mai 1667.

Biographie

Fils d'un maître de chapelle à la cour du Wurtemberg, il fait ses études dans sa ville natale, puis, introduit par l'ambassadeur de Suède, parvient à entrer à Vienne au service de l' empereur d'Autriche Ferdinand III, monarque passionné d'art et de musique. Très vite, en 1637, celui-ci lui accorde un congé pour se rendre en Italie et y parfaire ses connaissances auprès du fameux organiste de la basilique Saint-Pierre de Rome, Girolamo Frescobaldi, dont la renommée est très grande dans toute l'Europe. Froberger, qui est luthérien d'origine se convertit au catholicisme, condition sine qua non pour pouvoir se rendre dans la capitale de la papauté. Cette opportunité doit être considérée comme une faveur insigne au moment ou le Saint-Empire se débat dans les grandes difficultés nées de la guerre de Trente Ans.

Il passe quatre années auprès du maître, se pénétrant de son enseignement et composant, à son instar, des œuvres dans la tradition italienne : canzone, toccate, partite, ricercari, capricci, fantasie. Il revient à Vienne de 1641 à 1645, puis retourne à Rome ou il fréquente le savant jésuite allemand Athanasius Kircher et probablement Carissimi. Il passe à Florence, à Mantoue.

Il revient à nouveau en 1649, mais reprend très vite la route, souvent de façon aventureuse et risquée, cette fois vers les Pays-Bas espagnols (l'acuelle Belgique : l'archiduc Léopold, frère de Ferdinand III en est le gouverneur), Bruxelles, Paris, Londres... Cet artiste, dont le caractère facile et enjoué semble être une des qualités, se lie d'amitié avec le savant hollandais Constantijn Huygens, avec les luthistes et les organistes-clavecinistes français : Blancrocher, Dufault, Denis Gaultier, Roberday, Louis Couperin, les Richard, etc. À leur contact, il s'initie à la manière française (le « style brisé ») et à la suite de danses dont la structure est en train de se formaliser. En 1652 - on est en pleine Fronde - un grand concert est donné en son honneur à Paris.

On le retrouve à Vienne en 1653. C'est à cette même époque qu'au cours d'un passage à Dresde, il participe à une joute musicale avec Matthias Weckmann, qui restera son ami et avec qui il entretiendra une correspondance suivie.
La mort de son protecteur et ami Ferdinand III survient en 1657 : cette mort consterne Froberger qui compose à cette occasion pour le clavecin une remarquable « lamentation » à la mémoire du défunt. Dès 1658, il quitte Vienne et se met au service de la cour de Wurtemberg : la princesse Sybilla est une amie d'enfance, ancienne élève de son père, amie des arts et musicienne avertie. Il devient donc professeur de clavecin de sa protectrice, qui lui porte beaucoup d'estime et d'admiration. Il s'installe au château d'Héricourt (dépendance à cette époque du Wurtemberg), fait probablement d'autres voyages (il rencontre Huygens en 1665 à Mayence) et meurt subitement à Héricourt pendant les Vêpres.

Son œuvre

Son œuvre (essentiellement sous forme de manuscrits) est dédiée à l'orgue et, surtout, au clavecin. Elle comprend de nombreuses pièces de forme italienne dans un style proche de Frescobaldi et plusieurs dizaines de suites de danses dont certaines sont vraisemblablement perdues (il existe à Vienne deux manuscrits superbement décorés, dédiés à l'Empereur et titrés « Libro Secundo 1649 » et « Libro Quarto 1656 » : il y manque, au moins, les numéros 1 et 3).
Il participe activement à la mise en forme de la suite de danses et à sa diffusion en Allemagne. Alors que les manuscrits (non autographes) de Louis Couperin, mort en 1661 et les 2 recueils de Chambonnières imprimés en 1670 rangent les pièces par genre ou sans ordre bien défini, les suites de Froberger sont organisées : d'abord trois danses avec quelques doubles: Allemande, Courante et Sarabande, auxquelles s'ajoute plus tard la Gigue. Cette structure devient la base de la suite classique.
S'il n'est pas le premier musicien européen à voyager : les échanges sont nombreux depuis la Renaissance entre les pays du nord et l'Italie en particulier, il est le musicien le plus cosmopolite de la période baroque naissante : l'Espagne mise à part, il a été en contact avec tous les milieux musicaux de son époque, il en a assimilé les styles et les formes et son œuvre pour les instruments à clavier est une véritable synthèse des traditions italienne, française, anglaise, néerlandaise et germanique.

Froberger est également un artiste sensible, qui « invente » la musique à programme : de nombreuses pièces initiales de ses suites évoquent, dans leur titre et dans leur écriture, ses aventures personnelles, ses états d'âme. Jean-Sébastien Bach, entre autres compositeurs, avait pour lui une grande estime.

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